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Comment transmuter la peur et être constructif

Notre cerveau est très dépendant de son architecture limbique, le cerveau des émotions. Quand nous ressentons une attaque verbale ou un avis contraire ou bien encore que l’on s’imagine une mauvaise intention, toute une série de neurotransmetteurs sont sécrétés déclenchant un état défensif exactement comme si nous étions réellement en danger ! Ce mécanisme est conçu à la base pour nous protéger de l’influence d’autres qui pourrait ne pas être bien intentionnés. Même des divergences d’opinions peuvent conduire à générer un début d’état de mobilisation générale et les produits libérés sont les mêmes que ceux qui le sont lors de situations dangereuses extrêmes ou de survie. Dans cet état émotionnel défensif, la partie la plus primitive du cerveau, le cerveau reptilien, interfère avec la pensée rationnelle, bloque le cortex et la mémoire à long terme. La seule mémoire accessible à ce moment serait celle à court terme. On observera par exemple « une étroitesse d’esprit ». Quand quelqu’un se « bloque », s’obstine ou est anormalement têtu, il est très probablement dans la peur et la situation sera donc difficilement traitable par le cortex cartésien. Comment sortir du cercle vicieux de la peur ? Quand nous nous exprimons, quand notre point de vue est considéré et apprécié, le système de défense baisse et l’estime de soi s’améliore car la sérotonine est produite. L’accès à l’ensemble du cortex est rétabli et un début de communication entraînera automatiquement encore plus de communication tandis que la mémoire à long terme se réactive cette fois dans un cercle vicieux positif.

 

 

La peur, le « bug » de l’espèce ?

La peur a des caractéristiques bien reconnaissables, son objet n’existe pas dans le présent, il existe dans le temps uniquement, soit dans l’espace virtuel de l’anticipation. Il évacue par essence le sentiment d’amour et de paix qui ne peuvent intrinsèquement coexister avec la peur. La peur paralyse plutôt que de stimuler l’action constructive.
Mais, assez paradoxalement la peur nous dicte des comportements qui nous font converger vers la réalisation de nos peurs… ! Comment expliquer pareille étrangeté ?
C’est d’une logique implacable : la peur est un sentiment insoutenable. Il faut à tout prix s’en débarrasser au plus vite.

Comment éliminer la peur rapidement ? Deux techniques :

A. Quand l’objet de la peur se réalise, on n’a plus peur… ! J’ai peur d’avoir un accident, je provoque inconsciemment l’accident comme cela, je n’ai plus peur. On adopte ainsi des comportements parfois sophistiqués, des positions par rapport à cette peur (comme si son objet existait déjà et était déjà réel) qui induisent progressivement ce dont on a peur. C’est ainsi que l’on finit par créer exactement ce dont on a peur. Ce qui justifie bien sûr le sentiment de peur au départ parfois inexplicable, montrant ainsi que l’on avait bien raison d’avoir peur.
C’est ainsi que l’on arrive à obtenir régulièrement ce que l’on ne désire pas ! En générant l’objet de sa propre peur, soi-même…

B. Autre solution, éliminer l’objet de la peur. J’ai peur de rater cet examen. Je ne passe pas cet examen qui, au fait, ne m’intéresse plus. La peur a disparu.
C’est ainsi que certaines personnes exécutent un réel sabotage d’une situation qui aurait pu être réellement constructive et positive pour leur évolution… simplement parce que la peur de mille choses qui pourraient arriver est omniprésente dans leur esprit…

PS : l’inhibition de l’action est la technique la plus utilisée pour évacuer la peur. Comme cela pas de risque. Car, ce qu’il faut à tout prix, c’est évacuer la peur.

L’éducation en occident repose principalement sur le développement de ce sentiment. Et sur la culpabilité. (voir : le père fouettard, le chaperon rouge, le loup et l’agneau, les trois petits cochons, et bien d’autres contes pour enfants qui vont au fil de ces années si cruciales pour l’édification de la personnalité dans l’enfance forger la relation avec la peur…) La culture américaine qui envahit la planète, la culture de la peur, grâce à l’industrie cinématographique mais sans doute aussi via la stratégie de conquête de son gouvernement n’améliore pas les choses… Nous sommes baignés via les médias en permanence par la peur.

La peur est le pire des sentiments. Il tue l’Amour. Il est probablement aussi le sentiment qui empêche le monde d’évoluer rapidement vers... un paradis sur Terre…
L’idéal serait d’arriver à remplacer nos peurs par nos désirs. Et de les vivres comme un moyen, non comme une fin. A trop se concentrer sur la fin, on n’est plus dans la présence et on rate effectivement le meilleur…

Le système « peur-protection du danger » semble finalement imparfait,  tel quel,  en comparaison avec la capacité des pouvoirs de destruction des hommes entre eux.
Si pour toutes espèces la peur est un mécanisme qui permet la survie et le fonctionnement en harmonie dans la biosphère, pour l’homme on peut raisonnablement se demander si il n’y a pas un réel « bug » génétique à ce sujet. En effet, l’espèce humaine est la seule qui par son intelligence peut anéantir la planète et tous les êtres vivants dessus. C’est la preuve de cette contradiction architecturale au niveau du cerveau ; en effet, comment expliquer le bien fondé d’un mécanisme de préservation d’une espèce si lorsqu’il se met en place, il pourrait entraîner, ce  naturellement,  la destruction totale non seulement de sa propre espèce mais de tous l’écosystème avec elle.  Il manque visiblement dans le bio-computer humain, un système tampon pour tempérer le cercle vicieux de la peur et permettre la relativité, le retour au calme et à l’estime de soi nécessaire à la prise de décision raisonnée. 

Peut-être que le développement de ce système de régulation est en retard de maturité ? Peut-être que le développement technologique est arrivé en avance par rapport au développement génétique naturel ? Quoiqu’il en soit des exercices de retour au calme existent pour tempérer la peur et la remplacer par des sentiments positifs. C’est le but du séminaire ATTITUDE ZEN.

Prochain rendez-vous : samedi 30 mai au club Royal la Rasante :

 

Inscription au séminaire "Attitude Zen"