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Étude sur la guérison à distance

Précisions sur la découverte époustouflante dans la vie et le travail d'Elisabeth Targ, docteur en médecine

En juillet 1995, lorsque le SIDA s'apparentait encore une condamnation à mort, la psychiatre Elisabeth Targ et son équipe de chercheurs ont mené une étude pilote aléatoire en double aveugle sur 20 patients atteints du SIDA à un stade avancé à l'UC San Francisco Medical Center. Tous les patients ont reçu des soins standard, mais des guérisseurs spirituels ont prié pour 10 des patients traités. Les guérisseurs habitaient en moyenne à 2.400 km des patients. Aucun des patients ne savait à quel groupe il avait été affecté par hasard et donc si quelqu'un priait pour lui. Sur les six mois qu'a duré l'étude, quatre patients sont décédés - un taux de mortalité typique. Lorsque les données ont été dévoilées, les chercheurs ont appris que les quatre patients décédés appartenaient au groupe de contrôle.

Les 10 patients ayant bénéficié de la prière étaient toujours en vie.

L'étude de suivi 

Bon nombre d'études se sont intéressées à l'effet de la prière sur la guérison, mais elles n'étaient pas très rigoureuses dans leurs méthodes et leurs résultats ne pouvaient pas être reproduits. En juillet 1996, Targ a entamé une étude de confirmation, sur un panel plus vaste et avec un protocole plus astreignant. Cette étude est considérée comme la tentative la plus rigoureuse sur le plan scientifique de vérifier l'effet thérapeutique de la prière.

A cette époque, la trithérapie avait commencé pour les malades du SIDA et, miraculeusement, les patients atteints ont arrêté de mourir. Plutôt que de se limiter à mesurer la mortalité, l'essai de confirmation a aussi étudié l'apparition de 23 maladies liées au SIDA durant les six mois de l'étude, de l'ulcère à l'encéphalite.

Quarante patients ont été recrutés. Ils ont complété des questionnaires, des photos ont été prises et ils ont signé un formulaire de décharge stipulant qu'ils avaient une chance sur deux de bénéficier des prières de guérisseurs spirituels lointains. Ils pouvaient prier pour eux et leur famille et leurs amis pouvaient faire de même - l'essai voulait que chacun ait une quantité de prières de « base » de la part de leurs proches. Ils ont subi une prise de sang et un ordinateur les a reliés à un jumeau statistique - un alter ego avec un niveau CD4+ similaire, du même âge et ayant souffert du même nombre de complications liées au SIDA. L'ordinateur a alors attribué de façon aléatoire un des patients de chaque duo au groupe de contrôle et l'autre au groupe de traitement.

Les photos des patients du groupe de traitement ont été envoyées à 40 guérisseurs, allant de rabbins à des sorciers américains en passant par des médiums bioénergétiques. Ces guérisseurs exerçaient leurs rituels une heure par jour pendant six jours consécutifs. Chaque semaine pendant 10 semaines, ils permutaient les patients pour que chaque patient du groupe de traitement bénéficie des prières de 10 praticiens. Les guérisseurs tenaient un journal et n'étaient pas rémunérés. Ils n'ont jamais rencontré personnellement les patients.

Les photos du groupe de contrôle ont été conservées dans un tiroir fermé à clé.

Six mois plus tard, le secret sur la répartition a été levé.

Résultats étude 2

Les résultats de l'étude ont révélé que les patients n'ayant pas bénéficié des prières ont passé 600 % de jours en plus à l'hôpital. Ils ont contracté 300 % de maladies liées au SIDA en plus. C'est une façon plutôt sensationnaliste de dire que les patients qui ont bénéficié des prières ont été bien moins malades. Voici la façon moins spectaculaire de présenter les résultats : le groupe de contrôle a passé un total de 68 jours à l'hôpital pour recevoir un traitement contre 35 maladies liées au SIDA. Le groupe de traitement n'a passé que 10 jours à l'hôpital pour à peine 13 maladies.

Cela pose toutes sortes de questions sur lesquelles nous reviendrons mais, pour l'instant, intéressons-nous à ce qui suit : 

La probabilité que cela se produise par hasard est de moins d'une chance sur vingt, ce qui est significatif statistiquement.

Il n'y a pas eu d'effet placebo. Les patients n'ont pas fait le lien entre être moins malades et croire qu'ils bénéficiaient des prières des guérisseurs. Près de 55 % des patients des deux groupes imaginaient, supposaient ou croyaient que les guérisseurs priaient pour eux - et ils ne se sont pas mieux portés que les autres. 

Targ avait un pédigrée. Elle est diplômée de la Stanford Medical School, elle a été résidente à l'UCLA, et, lors de cette étude, était un professeur adjoint de psychiatrie à l'UCSF.

L'étude, pourtant controversée, a fini par passer le contrôle de pairs et a été publiée au Western Journal of Medicine.

Targ s'est retrouvée à la une des médias. Elle est apparue au Good Morning America et au Larry King Live. Un article lui a été consacré dans le Time. Elle est devenue instantanément une vedette dans la communauté New Age - pas aussi célèbre que les médecins Deepak Chopra, Andrew Weil et Larry Dossey, mais plus respectée en raison de sa rigueur scientifique.

Bien que peu de médecins l'aient lu ou connaissent ses détails, l'étude a acquis une certaine notoriété et est régulièrement citée - pas comme preuve que la prière fonctionne mais comme preuve qu'il y a un lien entre la spiritualité et la guérison.

Est-ce possible en théorie ?

 

Targ s'est refusée à spéculer. Sa position : utiliser la méthode scientifique pour découvrir s'il y a un effet avant d'essayer d'analyser le fonctionnement. Pendant des années, personne ne savait comment la morphine ou l'aspirine agissait - elles étaient simplement efficaces. La compréhension n'est venue que plus tard.

Elle a présenté ses résultats des dizaines de fois lors de conférences, mais n'a jamais dressé d'hypothèse. Elle appréciait leur nature mystique, insondable. Même en privé, elle ne s'est presque jamais laissé entraîner dans ces discussions. Le coauteur de l'étude, Fred Sicher, un psychologue fervent défenseur de l'effet de la prière argumenterait à l'infini avec leur biostatisticien, Dan Moore, qui assumait le rôle de sceptique. Targ ne s'est jamais mêlée à la discussion. Son compagnon, Mark Comings, était un physicien théoricien. Selon lui, un univers en huit dimensions pourrait expliquer comment un guérisseur de Santa Fe pourrait influencer un patient à San Francisco : dans notre monde ordinaire en trois dimensions, les guérisseurs et les patients semblent bien distants mais, dans une des dimensions supplémentaires encore immesurables, ils seraient au même endroit. Targ ne l'a pas suivi sur cette voie - la spéculation, ce n'est pas pour elle. Elle avait des patients à traiter.

Alors que d'autres personnes évoquaient son travail pour prouver l'existence de Dieu, Targ considérait son étude comme la preuve d'une seule chose : il faudrait encore approfondir l'étude.

A suivre...