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Presse

Comportements et mutations

Le comportement modifie t-il la génétique ?

Il s’agit d’une petite « bombe atomique » dans la communauté des scientifiques qui s’intéresse à l’évolution de l’homme : Les Bajau, un peuple indonésien présente une mutation génétique pour pouvoir pratiquer la plongée en apnée presque comme les mammifères marins. Ils tiennent 13 minutes et plongent parfois à une profondeur de 70 mètres… !

C’est la première fois que le phénomène est documenté. Une population a connu une adaptation génétique mise en évidence d’abord par une échographie de la rate puis des tests génétiques. Celle-ci lui permet de réaliser de la plongée en profondeur. Le peuple Bajau en Indonésie est ainsi capable de descendre jusqu’à 70 mètres de profondeur et peut passer jusqu’à 13 minutes sous l’eau. Le tout sans équipement à part des poids et un masque en bois…

La Science médicale estime qu’un homme normalement constitué peut arrêter de respirer 2 minutes. Passé ce délai le cerveau tombe en anoxie et les cellules cérébrales meurent. Pour avoir une idée, le champion du monde d’apnée sportive tient 11 minutes.

Les Bajau sont surnommés “les nomades de la mer” et peuvent passer jusqu’à 60% de leur journée sous l’eau à pêcher poissons, pieuvres ou encore crustacés. Comment est-ce possible ? La scientifique américaine Mélissa Illardo s’est posée la question. Elle a voulu comprendre si cette extraordinaire capacité était génétique. En les comparant avec un autre peuple indonésien qui ne plonge pas, elle a découvert que la rate des Bajau était 50% plus grande. Or, il s’agit d’un organe central pour la plongée parce qu’il permet d’avoir plus d’oxygène dans le sang, notamment dans les périodes de stress ce qui est le cas en quelque sorte quand une personne retient son souffle en apnée. Les études génétiques ont trouvé pas moins de 25 différences. L’une d’entre elles, sur le gène PDE10A serait à l’origine de la rate d’une taille différente.

Est-ce une mutation hasardeuse sur un individu qui ayant alors plus de chance de survie que les autres aurait disséminé ses gênes modifiés et développé une lignée majeure puis toute une population ? Ou bien le pur résultat d’une adaptation ? La logique, quoique absolument étonnante, penche en faveur de l’adaptation. En effet, on imagine mal pourquoi les autres individus même pêchant moins facilement aurait été jusqu’à disparaître alors qu’ils sont exactement comme le reste de la population indonésienne. Or , ils n’ont pas disparu justement !  Ainsi comme le prêchait Lamarck, la modification répétée d’un comportement , ce à travers des centaines de générations, modifierait les gênes.

On savait déjà que par l’épigénétique les comportements activent ou désactivent certains « interrupteurs » collés aux gênes favorisant ou non leur expression. On ne savait pas que la suite était en bout de course une modification fondamentale de plusieurs gênes liés à ce nouveau comportement. Par exemple, modification de la taille d’un organe et facilitation des fonctions respiratoires.

Cette information ,si elle se vérifie, relègue aux oubliettes les darwinistes fondamentalistes. Si c’est bien le cas, on peut se laisser aller à penser que la pratique de la méditation pourrait modifier à terme les gênes liés au stress et aux états de grande sérénité. Une bonne nouvelle … ou en tous cas,  au moins,  une lueur d’espoir pour l’humanité dont le niveau de conscience ne correspond plus au monde dans lequel elle se développe aujourd’hui.